Analyse financière : maîtrise des risques et performances sur les secteurs spécialisés comme la santé
Plus que jamais, le marché de la santé nécessite une parfaite maîtrise des coûts et des perspectives de rentabilité. Qu’il s’agisse de planification de l’investissement, de gestion de la rentabilité ou de la commercialisation de services et de produits, les professionnels de ce secteur d’activité ont besoin d’avoir une vue synthétique et actualisée sur leur horizon économique. C’est le rôle de l’analyste financier d’apprécier la gestion des risques comptables et la solvabilité des entreprises via l’analyse de données comme la trésorerie, et d’en retirer des préconisations économiques et financières.
L’hyperspécialisation des profils recherchés dans un métier déjà très exigeant par nature, conduit à une carence en ressources humaines. Des fonds spécialisés s’efforcent en réaction de redonner visibilité et clairvoyance aux investisseurs du marché de la santé.
Analyste financier : une profession très segmentée
Dans un contexte mondial où les technologies de l’information sont devenues incontournables, entrepreneurs, industriels et institutionnels font reposer leurs décisions stratégiques de gestion sur une analyse pointue et contextualisée des données économiques impliquées. Cette capacité à fournir une vue critique sur les indicateurs de situation financière, ils la confient à des professionnels aguerris à la question et en mesure de synthétiser les éléments entre eux, les analystes financiers.
Il existe autant de profils d‘analystes financiers que de secteurs de la finance à analyser. Les conseils sur les marchés financiers et la gestion de portefeuilles sont le domaine des analystes sell-side et buy-side, tandis que d’autres analystes sont spécialisés dans l’appréciation des capacités de remboursement (analyste crédit). En interne à l’entreprise, le contrôleur de gestion apporte les éléments nécessaires au suivi de la stratégie directrice en interne, tandis que les analystes corporate finance évaluent les opportunités de croissance des entreprises par les mécanismes de fusions-acquisitions avec d’autres entités. Les différentes facettes du métier d’analyste ont en commun un processus de recherche et de collecte des données pertinentes. Celles-ci sont ensuite analysées par le professionnel, qui a également à charge d’en tirer les éléments pertinents qu’il présentera de manière synthétique et éclairée aux décisionnaires. D’une manière générale, l’analyste financier se repose sur les études financières, les ratios, bilans, bases de données, fonds de roulement et autres rapports annuels pour effectuer son reporting. Les analystes financiers exercent leur activité au sein des entreprises concernées, mais celles-ci ont également recours à des intervenants extérieurs lorsque les besoins sont ponctuels, hyper-spécialisés, ou que les budgets internes ne permettent pas de soutenir un poste pérenne.
Le métier d‘analyste financier demande une formation pointue et de solides connaissances dans les domaines de la finance, avec une formation supérieure d’un niveau équivalent à un master finance ou un MBA. Il pourra s’agir également d’un niveau bac +5 en comptabilité, en écoles de commerce, en statistiques, voire même dans des domaines plus éloignés comme une grande école d’études politiques, ou des candidats formés au métier d’ingénieur, avec une spécialisation en finance. Ces formations atypiques, ou d’autres, complémentaires, comme un diplôme de pharmacien ou de chimiste, apporte des compétences et un regard particulier à des analystes qui acquièrent ainsi un statut d’expert de leur domaine.
Les compétences techniques ne sont pas les seules qualités requises pour devenir analyste financier. Le profil d’un bon analyste inclut une capacité d’analyse et un esprit de synthèse très développés, mais pas seulement. Rigoureux, l’analyste doit pouvoir trouver les informations pertinentes à traiter, grâce à une curiosité et une souplesse d’esprit très développés. Par ailleurs, ce métier demande un certain investissement personnel en temps, ainsi qu’une résistance au stress éprouvée. Enfin, la fonction de l’analyste consiste à exposer les conclusions auxquelles il aboutit de manière transparente et compréhensible afin de faire valoir leur bien-fondé. Il est donc également un bon communicant dans son environnement de travail, doté d’un bon relationnel et d’un goût prononcé pour le travail d’équipe. Les indépendants et intervenants externes se doivent aussi de maîtriser certaines compétences commerciales et de marketing afin de valoriser leurs services et les présenter de manière transparente et appropriée, comme l’exige la directive MIFID 2.
Une première expérience de plusieurs années sur les marchés financiers ou en tant que business analyst au sein de grands groupes ou à un poste d’analyste chargé d’affaires permettra aux jeunes diplômés de devenir pleinement opérationnels et leur apportera une parfaite maîtrise des outils nécessaires à analyser la situation et le bilan administratif et financier de grandes entreprises pour leurs clients.
Pallier la demande forte en analystes spécialisés dans les biotechs
Les mutations qui s’opèrent dans le domaine de la recherche et du développement pharmaceutique impliquent de plus en plus souvent l’absorption de jeunes laboratoires de recherche par des industriels majeurs du secteur. La pandémie de COVID est venue apporter des contraintes supplémentaires et de nouveaux défis dans ces deux domaines, augmentant les facteurs d’incertitude pour les acteurs financiers et réduisant la visibilité à long terme sur leurs investissements.
L’éventail des profils, associé à l’hyperspécialisation des besoins et à sa segmentarisation rend le recrutement des analystes financiers de plus en plus épineux. Les profils les plus génériques sont, toutes proportions gardées, progressivement réduits en nombre, tandis que les secteurs à haut rendement peinent à trouver les « moutons à cinq pattes » qui cumulent toutes les qualités désirées, pour pourvoir à leurs besoins.
Pourtant, en période de pandémie mondiale, les perspectives d’évolution des sociétés sont de moins en moins lisibles, et le besoin de spécialistes capables d’analyser les données financières à leur disposition et de les contextualiser dans un environnement spécifique, est plus élevé que jamais.
C’est de cette capacité à évaluer les risques opérationnels que dépend notamment la faculté pour les sociétés bio pharmaceutiques et de medtech à trouver les financements et capitaux nécessaires à leur développement. En dépit de quoi, l’attention des investisseurs risque d’être captée par d’autres projets plus lisibles.
Dans ce contexte, l’initiative de Sofinnova Partners de créer le fonds Sofinnova Crossover en 2018, apparaît comme une véritable bouffée d’oxygène pour les acteurs de la biotech en Europe. Sofinnova est une entité de capital-risque spécialisée sur l’innovation en santé pour la zone européenne. Elle a réussi à rassembler une équipe d’analystes du secteur, et de gestionnaires aux profils spécialisés qui lui apportent les compétences nécessaires pour identifier les sociétés cotées en bourse et sur les marchés financiers, les plus porteuses de son domaine d’activité.
Avec un closing de la souscription fin 2020 à plus de 445 M€, notamment sous l’influence du dispositif Tibi relatif au financement des entreprises de technologie, Sofinnova Crossover affiche un beau succès, et a permis à de nombreuses sociétés en phase de développement ou préenregistrement, de trouver les fonds nécessaires à leur business plan. Juste retour des choses, le fonds de placement jouit d’une bonne consolidation et offre aujourd’hui grâce à son portefeuille des perspectives optimistes de rendement à ses investisseurs boursiers.