Transition agroécologique… Comment la faire rimer avec innovation technologique et performance économique ?
L’agroécologie, en utilisant la nature comme facteur de production, tout en veillant à préserver ses capacités de renouvellement ; est vertueuse pour la planète, c’est indéniable. Mais peut-on intégralement faire peser le poids de cette transition sur les agriculteurs ? Quels sont les dispositifs déployés pour les accompagner, et quel est l’impact de la transition agroécologique sur l’emploi agricole ? Quelques éléments de réponse…
Transition écologique ; de quoi parle-t-on exactement ?
L’agroécologie, tout d’abord, est une science qui agrège deux disciplines : l’agronomie et l’écologie. Elle consiste donc à appliquer aux conditions de la production agricole, les principes de l’écologie, en alliant la préservation des sols et des ressources, le respect de l’environnement et du climat et la vie des agriculteurs et des territoires. Le concept de « transition agroécologique », a, quant lui été ainsi défini en 2017 par le dictionnaire d’agroécologie : (https://dicoagroecologie.fr/encyclopedie/transition-agroecologique/) : « La transition agroécologique désigne un changement de modèle agricole pour mettre en œuvre les principes de l’agroécologie et répondre ainsi aux crises que traverse ce secteur. Elle repose, en particulier, sur :
– la création et mobilisation de savoirs issus de l’agroécologie,
– l’engagement des acteurs (agriculteurs, conseillers agricoles…) dans la construction de ces savoirs pour une adaptation aux territoires,
– la territorialisation de l’agriculture impliquant notamment une reconnexion de la production agricole avec l’alimentation locale.
Cette transition se traduit par une coévolution de changements techniques et sociaux du secteur agricole, dépendant de ceux liés à l’alimentation (habitudes alimentaires, réglementation…) ou l’énergie. Par exemple, l’adoption d’une nouvelle légumineuse dans une rotation de cultures peut être entravée par l’absence d’habitude de consommation de cette légumineuse. La transition agroécologique fait l’objet de nouveaux modes d’accompagnement des acteurs, d’autant plus nécessaires qu’elle se confronte à une multiplicité d’opérateurs, tant en nombre (des milliers d’exploitations agricoles) qu’en métiers (de l’agriculteur au responsable de la restauration collective) ; ainsi qu’à la complexité des verrous à lever comme, par exemple, la nécessité de diversifier la production agricole dans un territoire spécialisé ».
Pour engager le mouvement de la transition agroécologique, le ministère de l’Agriculture et de l’alimentation construit son action sur différents leviers :
– La réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires et des antibiotiques, développement de l’agriculture biologique et toutes les formes d’agricultures alternatives qui vont dans le bon sens ;
– L’appui au développement de projets collectifs et de l’intelligence collective pour innover ;
– La sélection de semences et de cultures adaptées aux environnements et aux évolutions climatiques ;
– Le développement de l’agroforesterie, préservation de la biodiversité naturelle et de la biodiversité cultivée ;
– La formation et appui des agriculteurs et de tous les acteurs de filières jusqu’au consommateur.
Transition agroécologique, quel accompagnement pour les agriculteurs ?
Les coopératives, les chambres d’agriculture, les instituts techniques, les Organismes Nationaux à Vocation Agricole et Rurale (ONVARs) ou encore des conseillers indépendants forment ce qu’il est convenu d’appeler « Le conseil agricole ». Ils ont développé deux formats d’accompagnement dédié aux acteurs de la transition agroécologique :
– Un conseil tactique et descendant, qui propose des solutions standardisées à des problèmes élémentaires segmentés par domaines (agronomie, économie, fiscal, juridique, organisation du travail) Les conseils sont alors dispensés par des experts de chaque secteur.
– Un conseil stratégique et participatif qui est au plus près de l’exploitation et l’accompagne d’un point de vue global, en soutenant les décisions de l’agriculteur, tout en renforçant la capacité de pilotage de son système.
Comment l’agriculture biologique impacte positivement l’emploi
Au nombre des présuppositions les plus courantes, on compte celle qui décrète que « le modernisme détruit l’emploi » … Ainsi, il pourrait être tentant d’affirmer que l’agroécologie (science ne datant pourtant pas d’hier, le concept étant apparu dans les années 70 !) qui est probablement vouée à terme, à se substituer à l’agriculture conventionnelle, représente une menace pour l’emploi agricole… Cette thèse a cependant été contredite à l’occasion d’une conférence donnée sur le Salon international de l’agriculture en 2020, par des chercheurs de l’INRAE, du moins pour ce qui concerne le secteur de l’agriculture biologique (AB). En effet, si les exploitations biologiques, sont, certes, moins pourvoyeuses d’emplois que l’agriculture conventionnelle dans le maraichage, elles le sont en revanche beaucoup plus, sur les filières « bovin lait » et « viticulture ». Cela s’explique par des tailles différentes (circuits courts), des activités de diversification, ou encore des modes de production qui, en supprimant l’usage d’intrants de synthèse, impliquent des pratiques de travail plus intensives, sources d’emplois supplémentaires.
A nouvelles pratiques, nouveaux métiers
Non contente de pourvoir des emplois, l’agroécologie en invente aussi de nouveaux ! En effet les nouvelles pratiques mises au service de la transition agroécologique ont généré des besoins – et donc l’émergence – de nouvelles compétences… Les consultants en agroécologies, les permaculteurs, les chargés de mission en agriculture biologique, les chargés de certification AB, les techniciens agroforestiers, les conseils en sylviculture, et autres animateurs en agriculture bio, sont les profils qui seront en pointe dans l’agriculture de demain. Mais où et comment recruter ces nouvelles ressources qui seront la clé de voute de la réussite de la transition agroécologique… ? En les confiant à des experts du recrutement de cadres dirigeants capables d’assumer les métiers de demain ! C’est le cas du cabinet Persuaders, spécialisé, depuis plus de quinze ans, dans le recrutement des cadres dirigeants, des métiers émergeants et / ou considérés en tension. Ainsi, les consultants experts de Persuaders spécialisés dans le recrutement de métiers des différentes filières de l’agroécologie sont en première ligne pour accompagner au mieux les recrutements dans ces secteurs d’avenir.