Adaptation et réinvention du secteur de l’agro après la crise
Alors que l’agriculture est désignée, depuis plusieurs années, comme l’un des secteurs clé pouvant contribuer à lutter contre les changements climatiques (elle représente 25 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais, d’après le Giec, offre aussi un potentiel de réduction de ses émissions de 75 %), la mise en œuvre de politiques efficaces sur le terrain a bien du mal à s’affirmer. La crise sanitaire, en venant s’ajouter à la crise climatique, révèle d’importantes faiblesses et fragilités dans l’industrie agro-alimentaire. Cette fois, le secteur n’a plus d’autre choix que de regarder ses urgences en face, et de s’adapter, voire de se réinventer. Focus sur l’impact de la crise sanitaire sur le marché agro-alimentaire, et les réponses qui s’esquissent…
Agro-alimentaire : les différents impacts de la crise sanitaire
Une chaîne logistique ralentie
Des transporteurs à l’arrêt, un secteur de l’emballage en souffrance, une productivité qui chute … Ces différents facteurs génère – d’après une étude menée par Deloitte en avril 2020 – des difficultés d’approvisionnement, pour 40% des industries agro-alimentaires dès le début de la crise. La dépendance aux transporteurs étrangers est pointée du doigt comme une fragilité majeure, pouvant être à l’origine de ruptures d’approvisionnements.
Maraîchage arboriculture : une pénurie de main d’œuvre
A la main d’œuvre nationale confinée, s’ajoute le manque de travailleurs saisonniers étrangers : en 2020, les deux tiers d’entre eux étaient bloqués dans leurs pays d’origine. Or, dans certaines régions et pour certains types d’exploitations, aucune production n’est possible sans leur contribution.
Des prix alimentaires mondiaux en forte hausse
L’augmentation des prix du fret aérien est l’une des causes évidentes de la flambée des matières premières alimentaires, mais ce n’est pas la seule ! Car, en amont, le secteur agro-alimentaire cherche déjà à amortir la forte hausse du prix des intrants (produits fertilisants : engrais, produits phytosanitaires, activateurs ou retardateurs de croissance, semences, plants, etc.) , majoritairement importés, coûteux et compliqués à acheminer durant la crise. Ces surcoûts de production, évalués entre 10 et 15%, s’accompagnent d’une forte demande mondiale des matières premières agricoles, (blé, sucre et produits laitiers en tête), entraînant des cours très élevés. Résultat : depuis le mois d’août 2020, les cours du blé ont augmenté de 20 %, ceux du soja de 40 %, l’orge et le maïs se sont renchéris de 30 % et l’huile de tournesol de 50 %.
Le boom du e-commerce, du drive, des livraisons à domicile
Une étude du Journal du Net publiée en mars 2021 souligne l’essor, avec la crise sanitaire, des ventes sur Internet. Trois chiffres éloquents attestent s’il en est besoin, de cette évolution des comportements d’achat :
- Selon une source Nielsen, « l’alimentaire – produits de grande consommation (PGC) » en ligne, a connu de janvier à septembre 2020, une croissance de + 43 %, sur 5 fois supérieure à la même période de l’année précédente,
- Plus de 1,2 million de foyers supplémentaires ont été séduits par l’e-commerce lors du premier confinement, dont près de 500 000 retraités (ceux qui, précisément, y étaient les plus rétifs),
Au total, ce sont 7,4 millions de Français qui ont opté pour les achats en ligne, de produits alimentaires. - Les systèmes du drive et du « click and collect » ont quant à eux, connu un bond phénoménal essentiellement généré par les besoins en fruits & légumes (+ 160% sur ces seuls produits !). Enfin, la livraison à domicile connaît, elle, une augmentation de 72%.
Une modification des habitudes de consommation
Les Français ont initié un retour aux fourneaux, à la faveur des confinements : selon l’étude Deloitte, 61% d’entre eux déclarent s’être « mis, ou remis à la cuisine ». Cette tendance pourrait perdurer alors que le télétravail semble s’installer durablement…Par ailleurs, les Français déclarent vouloir manger plus sain. Les fruits et légumes, tout comme les produits bios sont plébiscités, boostant les circuits courts, la filière bio, et les commerces de proximité…
Crise de l’industrie agro-alimentaire : les réponses du secteur
Réduire notre dépendance
Dans sa prise de parole du 12 mars 2020, qui marque le début du 1er confinement, Emmanuel Macron déclare : « Déléguer notre alimentation est une folie ». Le ton est donné : la crise a clairement mis en évidence le besoin d’évolution de notre système agro-alimentaire : valoriser nos ressources locales et prioriser les besoins vivriers locaux, sont devenus impératifs, si l’on veut renforcer notre sécurité alimentaire.
Faire évoluer les habitudes alimentaires
Les Français veulent manger plus sain ? Qu’à cela ne tienne ! L’industrie agro-alimentaire préconise une réduction du recours aux intrants de synthèse, l’introduction d’une agriculture développée selon les principes de l’agroécologie (notons d’ailleurs que l’agroécologie est l’une des priorités du plan d’action France-CGIAR signé le 4 février 2021), et la limitation de notre consommation de produits animaux.
La révolution du VRAC
Alors que le VRAC connaît déjà une bonne dynamique avant la pandémie (+ 50% entre 2013 et 2019, tous circuits confondus, selon le magazine LSA), la crise sanitaire accentue la recherche de modes de consommation « plus éclairés » (le consommateur s’intéresse plus au produit intrinsèque qu’à sa marque), faisant encore progresser ce type de distribution. Le VRAC est une réponse non seulement aux aspirations des consommateurs à réduire le gaspillage et les emballages plastiques (selon une étude menée en juin 2020 par LSA, 84% des Français estiment que leur réduction doit devenir prioritaire), mais aussi aux coûts exponentiels des packagings auxquels sont confrontés les industriels.
Le boom des circuits courts et des plateformes de vente en ligne
Nous sommes là, face à une véritable tendance sociétale : consommer local est bon pour la planète, et bon pour l’Homme. Les Français ne veulent plus de l’alimentation industrielle transformée qui fait le tour de la planète avant d’arriver dans leur assiette. Ils veulent des produits naturels, frais, de saison, cultivés ou fabriqués artisanalement, au plus près de leur terroir. Le « locavorisme » à ainsi le vent en poupe ! Entendez par là un mode de consommation admettant, entre le producteur et le consommateur, une distance de 100 à 250 kilomètres… Comment mieux illustrer ce propos qu’en citant l’exemple de Charly, ce jeune breton, qui, en pleine pandémie, à abandonné son emploi d’ingénieur au Québec pour se lancer dans une entreprise en phase avec ses convictions environnementales… Dès l’été 2020, il retraverse ainsi l’Atlantique pour regagner sa Bretagne natale. Son idée : organiser, en circuit court, un commerce de moules de bouchot extra fraîches, lavées prêtes à cuire et conditionnées en filet. Cette vente sans intermédiaire séduit immédiatement les restaurateurs comme les particuliers. Commandées via une plateforme dédiée, les moules sorties de l’eau le matin même sont ainsi livrées chaque jour par Les frères de la Mer, à des consommateurs ravis, qui paient beaucoup moins cher, des produits beaucoup plus frais… Et pour encore gagner en éco-responsabilité, des vélos équipés de remorques avec glacières viendront bientôt remplacer les deux camions frigorifiques de la petite exploitation !
Quels talents pour relever les défis de la crise ?
Pour faire face aux défis qui sont les leurs, les entreprises agro-alimentaires recrutent massivement : de la production au commerce, en passant par la recherche et développement, le marketing, la sécurité, la maintenance, la qualité, l’environnement et la traçabilité, la gestion de l’information, le conseil… Les métiers qui ont vocation à résoudre la crise agro-alimentaire se multiplient ! Mais comment optimiser ces recrutements, qui seront, à n’en point douter, la clé de voûte des challenges à relever pour les entreprises du secteur agro-alimentaire ? Les confier à des experts, permet de ne pas ajouter à la gestion de la crise, des erreurs de casting! Le cabinet Persuaders est spécialisé, depuis plus de quinze ans, dans le recrutement des cadres dirigeants, capables d’assumer les métiers de demain (plus de 40% des métiers de 2030 n’existent pas encore !), ainsi que ceux considérés en tension. Ainsi, les consultants experts de Persuaders spécialisés dans les métiers des filières de l’agro-alimentaire et de l’agroéquipement sont en première ligne pour accompagner les recrutements dans ce secteur de l’agro-alimentaire. Les cadres dirigeants, cadres et managers qui assureront les procédures de gestion de la crise agro-alimentaire sont d’ores et déjà sur le marché, prêts à relever les défis de demain. Il suffit de s’appuyer sur les meilleurs experts pour les trouver !